Les acteurs de bonne foi
de Marivaux


Journal des répétitions



Article publié le jeudi 02 avril 2009 dans le Courrier du Loiret


Le travail commence, donc.
Et comme d’habitude, par une lecture. Tous ensemble réunis autour du texte. De quoi parle Les Acteurs de bonne foi ?
A l’occasion du mariage d’Angélique et d’Eraste, leurs valets répètent une comédie qu’ils ont imaginée. L’idée de ces acteurs improvisés est simple, mais elle est risquée : ils joueront leur propre rôle. Idée simple : quel personnage connaît-on mieux que soi-même ? Mais risquée : théâtre et vie réelle vont rapidement se confondre et précipiter la dispute au sein des couples.
Nous nous essayons à passer quelques scènes. Comment jouer des personnages qui jouent à être eux-mêmes ? Nous avons recours aux costumes, aux levers de rideaux. Mais ce n’est pas satisfaisant : les artifices habituels, les conventions du théâtre rendent bien la comédie, mais pas le vertige de ce jeu de miroirs que propose Marivaux.
Et puis on tente une expérience. Et si nous reprenions à notre compte le projet des acteurs de Marivaux ? Si nous jouions nos propres rôles ? Le résultat est confondant. Le théâtre arrive. Comme souvent, là où on ne l’attendait pas. C’est donc là que nous amène Marivaux : à jouer le réel. Pas le réalisme non, le réel. Totalement. Projet simple ? Projet risqué peut-être. Plein de perspectives superbes en tout cas.
Nous nous engageons dans cette voie. La voie d’une exploration, d’une expérience théâtrale. Celle d’un jeu renouvelé, débarrassé des conventions de la scène. Une voie que bientôt nous vous inviterons à parcourir avec nous, parce que c’est la vocation d’une troupe que de faire partager ses audaces et ses découvertes. Une voie que d’autres sans doute ont suivi avant nous, mais où nous nous engageons à notre tour pour tracer un chemin singulier, celui des Minuits.





Article publié le jeudi 26 février 2009 dans le Courrier du Loiret

C’est toujours émouvant. C’est toujours beau et terrifiant comme une belle page blanche. Nous commençons un nouveau spectacle. Un spectacle avec lequel nous allons vivre, un spectacle qui nous fera vivre peut-être. Mais pour le moment, en ce premier jour de répétition, au commencement donc, il n’y a rien. Enfin si, le verbe, celui de Marivaux et des Acteurs de bonne Foi, que nous avons choisi. Et nous, les Minuits. Et puis il y a, nous l’espérons bien, l’attente du public.
C’est pourquoi nous avons proposé au Courrier du Loiret, de publier notre journal de répétitions. Pour expliquer, pour faire partager notre travail. Et pour donner envie. Envie de connaître cette pièce. Envie de suivre notre chemin de répétition. Envie aussi de découvrir notre travail. Ce sera possible au printemps dans notre théâtre à la Neuville sur Essonne pour des répétitions ouvertes au public. Et en septembre à Puiseaux, pour la première. En attendant, nous nous mettons au travail. Croisons les doigts. Souhaitons-nous bonne chance. M … !